Tourisme - « Toutes les chaînes de valeurs sauvées »
Une réouverture des frontières régionales et partiellement pour celles nationales. Le Gouvernement a pris une série de décisions pour le secteur du tourisme. Dorénavant, tous les sites touristiques et culturels s’ouvrent au grand public. Les mêmes mesures s’appliquent pour les bars et karaokés dans le respect des gestes barrières. Malgré cela, il reste encore interdit de regrouper plus de 100 personnes. Etant le plus impactés par la pandémie, les opérateurs ne peuvent que se réjouir de cette décision. « Toutes les chaînes de valeur du tourisme sont sauvées pour ne citer que les transporteurs, les guides, les hôteliers, les restaurateurs. Ils reprendront enfin leur travail après des mois d’arrêt des activités », avance Tojo Lytah Razafimahefa, vice-président de la Confédération du tourisme à Madagascar. En effet, le secteur touristique regorge jusqu’à un million d’emplois dans toute l’île.
Réouverture des frontières - Les petits commerçants, des bénéficiaires indirects
Tout comme les employés directs, des bénéficiaires indirects tirent profit de cette reprise du tourisme comme les artisans, les vendeurs de légumes et fruits ainsi que les petits restaurants et hôtels existant sur les routes nationales. « Nous avons perdu notre source de revenu lorsque le Gouvernement a limité les déplacements des gens. Je vends des articles artisanaux. Mes clients sont tous des voyageurs, que ce soit nationaux ou étrangers. Nous avons déjà essayé de vendre en ligne mais rien n’y fait. J’étais même obligé de vendre nos biens, faute d’argent. Les affaires reprennent timidement leur cours, mais ce n’est plus comme avant. Au moins, on sait que la plupart des routes sont ouvertes de nouveau et l’on devrait arriver à écouler nos stocks », témoigne un vendeur d’objets artisanaux œuvrant sur la RN 7. Quoi qu’il en soit, le tourisme local reprend déjà son cours. Dès la reprise des vols nationaux, la compagnie aérienne Tsaradia a enregistré 1 500 réservations en une semaine.
Solange Heriniaina
Les opérateurs touristiques - misent sur les vacanciers
Une bonne nouvelle. L’annonce du Président de la République, Andry Rajoelina, hier, sur l’ouverture des routes, a ravi les opérateurs touristiques, et ce, à tous les niveaux. Effectivement, ils vont enfin avoir l’occasion de récupérer ce qui reste de cette saison touristique. « Vu la situation, mais surtout avec ce que les opérateurs ont dû subir ces derniers mois, l’ouverture des routes nationales est un vrai bol d’air frais pour le secteur, et ce, à tous les niveaux. Le choix de la date est également bien placé. De ce fait, chacun pourra se préparer en bonne et due forme en matière de mesures sanitaires - notamment le respect des gestes barrières, mais plus particulièrement dans la relance des clients », soutient Eric Razafimaitra, gérant de Malagasy Car et de l’agence Lemuria Tour. Après cinq mois d’inactivité, renouer avec les clients figure parmi les priorités des opérateurs. Ainsi, ces derniers misent particulièrement sur les vacanciers et le tourisme local, mais aussi le tourisme d’affaires, surtout qu’après cinq mois de confinement, bon nombre de gens souhaiteraient faire une pause. Les opérations de charme pour attirer les vacanciers sont ainsi lancées.
De plus, jusque-là, la reprise des vols commerciaux internationaux reste encore au centre de la discussion des autorités. « Dans tous les cas, certains de nos clients nous ont déjà contactés en juin et juillet derniers pour nous faire part de leur souhait de figurer parmi les premiers inscrits dès l’ouverture des routes nationales », se réjouit cet opérateur. Cette réouverture des routes nationales permettra ainsi de redémarrer, même lentement, toutes les activités dans les différentes Régions à vocation touristique. Ces Régions ont particulièrement souffert de l’absence des vacanciers et des touristes. De surcroît, les sites de réserves naturelles vont également être prêts à reçevoir les visiteurs prochainement. Plusieurs activités économiques reposent considérablement sur les routes. Leur réouverture sera ainsi bénéfique, et pas seulement pour le secteur du tourisme et des loisirs.
Rova Randria
Lignes nationales et régionales - Les transporteurs prêts à accepter les protocoles sanitaires
Retour progressive des taxis-brousse desservant les lignes nationales et régionales. Durant son intervention à la Nation, dimanche dernier, le Président de la République, Andry Rajoelina, a annoncé la reprise des activités des transporteurs pour les lignes nationales et régionales. Les lignes de transport terrestre reliant Analamanga avec la Région d’Atsimo-Andrefana (RN 7) seront de nouveau opérationnelles à partir du vendredi 11 septembre.
Celles desservant Analamanga et Tsiroanomandidy, y compris les axes de la RN1, ouvriront le 12 septembre. Quant aux Régions de Boeny, Sofia, Atsimo-Atsinanana, Alaotra-Mangoro, Vatovavy-Fitovinany, Analanjirofo, Menabe, Melaky et Anosy (RN 4), leurs axes routiers seront de nouveau accessibles à partir du mardi 15 septembre prochain. Par contre, le transport national reliant Analamanga avec les Régions de Diana et SAVA est encore suspendu jusqu’à ce que la situation épidémiologique s’améliore dans les localités concernées.
Comme convenu durant leurs réunions au mois d’août dernier, les transporteurs doivent respecter les différentes mesures afin d’empêcher la propagation du coronavirus, entre autres le port de masque obligatoire, le respect de la distanciation sociale, le maintien des frais de transport, la désinfection régulière des véhicules et des billets de banque. D’ailleurs, le président de l’Association des transporteurs malagasy (ASTRAM), Fredinard Rakotondrafara, d’avancer qu’ils sont prêts à accepter toutes les conditions imposées par le ministère de tutelle, entre autres le respect des barrières sanitaires. « Les transporteurs se sont investis pour installer des chapiteaux réservés aux agents de santé, situés dans l’enceinte des stationnements et des gares routières », soutient-il.
Concernant les « taxis-be » et taxis-ville, ils peuvent travailler jusqu’à 21h. Les autres mesures restent inchangées comme le nombre de passagers, le port de masque, l’utilisation de gel désinfectant et la désinfection des véhicules. D’après la statistique de l’ASTRAM, la zone nationale compte une cinquantaine de coopératives.
Anatra R.
Evénementiels - Place aux spectacles en salle !
Sollicitations prises en compte. Bon nombre d’artistes et organisateurs évenementiels ont réclamé la reprise de leurs activités. Ceci après 6 mois de suspension à cause de l’état d’urgence sanitaire lié à la Covid-19. Cette situation a entraîné l’absence de revenu pour les uns et des pertes pour les autres. Le Président de la République a attendu leurs appels de détresse et a proposé des issues, lors de son intervention à la TVM dimanche soir. « Les espaces culturels, dont les salles de fête et de spectacle, les galeries d’art, les musées, etc., peuvent reprendre leurs activités, mais sous certaines conditions. Pour les salles de cinéma, seul un siège sur deux peut être occupé. La distanciation sociale d’un mètre doit à chaque fois être respectée, et les établissements ne doivent pas accueillir plus de 100 convives », souligne le Chef de l’Etat.
« Le mois de septembre sera destiné pour la relance des activités, y compris les publicités ainsi que les négociations avec les artistes et celles des salles. Les cabarets auront lieu à partir du mois d’octobre. Je persiste à dire que les évènements en salle, notamment les cabarets, reste les plus sûrs en cette période de pandémie », s’exprime Lanto Faniriniaina, responsable de production au sein de RL Prod. « Le respect des mesures sanitaires, dont le port de masque et l’utilisation de gel désinfectant, peut être maîtrisé durant les événements culturels en petite salle. La gestion des spectateurs y sera plus simple », renchérit-elle.
Utilisation gratuite du Coliseum
Outre la reprise des évènements en salle, le Chef de l’Etat a informé que les artistes pourront désormais se produire au Coliseum Antsonjombe, tout en respectant les mesures barrières, y compris la distanciation sociale. L’utilisation de cet espace sera gratuite d’ici la fin de l’année 2020. Le ministère de la Communication et de la Culture se chargera de la réception des demandes et de l’organisation du calendrier pour ce faire. En tout cas, les premiers arrivés seront les premiers servis.
Hier, quelques artistes interviewés, à l’exemple de Lôla, écartent toute possibilité de se produire au Coliseum pour cette année. « 2020 est une année blanche pour les grands évènements puisque la saison avril-août est déjà dépassé. De plus, la survie en ce temps de crise et la rentrée scolaire constituent actuellement la priorité des habitants. Néanmoins, les évènements en salle tels que les cabarets pourraient marcher », affirme cet auteur-compositeur et interprète. Notons que le Président de la République a aussi évoqué la possibilité de discuter avec le maire au sujet des taxes sur les manifestations culturelles, et cela en vue d’un allègement.
Recueillis par Patricia R.
Réouverture des temples - « Une victoire pour les Eglises et la Nation »
Du bonheur pour les fidèles et dirigeants des églises et mosquées. Après la déclaration du Président de la République, Andry Rajoelina, dimanche dernier, sur la réouverture des maisons de Dieu sur tout le territoire national, bon nombre des fidèles ont crié victoire. D’après eux, ils se sentent comme libérés d’un grand fardeau. Pour le pasteur de l’église « Fiangonana malagasy tranozozoro an-trano biriky » (FMTA) Andranovao Betela, cette réouverture des églises sollicite tout un chacun de se repentir et se retourner vers Dieu. « Nous avons été mis à l’épreuve durant des mois, et ont été sortis blanchis comme de l’or. La pandémie a fait des millions de victimes sur la planète, mais notre pays a été protégé par Dieu. Sur ce, il est temps que nous rendons grâce au Seigneur pour sa miséricorde », soutient-il. Et de poursuivre : « Le Seigneur nous a donné une seconde chance. Et nous devons en profiter en faisant de bonnes œuvres ». Afin de célébrer cette victoire, beaucoup d’églises ont déjà programmé des réunions de prière exceptionnelles ou encore un grand gala évangélique, certes avec une assistance limitée.
En rappel, pour les Régions d’Analamanga, Alaotra-Mangoro, Diana, SAVA et Vakinankaratra, la réouverture des églises, temples et mosquées est soumise à des conditions strictes. En effet, le nombre de fidèles ne doit pas excéder 100 à chaque culte. Ainsi, il ne devrait pas encore y avoir de communion durant les messes et les cultes pour éviter la propagation de la Covid -19. Effectivement, durant ce sacrement de l’Eucharistie, les fidèles pourraient avoir une tendance à partager le verre du vin et donc enlever leur masque de protection.
Anatra R.